vendredi 13 décembre 2002

Parle avec elle


Au Grand Pavois, vu Parle avec elle, d'Aldomovar. C'est le premier film de lui que je vois. Fable baroque, un peu irritante au début, puis prenante, âpre, pour finir je ne m'ennuyais pas du tout. Le hic, c'est qu'il y a peu de personnages vraiment attachants, sauf Alicia, mignonne de bout en bout et son professeur jouée par Geraldine Chaplin. La torera est une conne avec une gueule épouvantable quand elle embroche ces pauvres taureaux. Les taureaux par contre étaient remarquables... le premier avait un oeil d'une sérénité et d'une intelligence pathétiques devant les Barbares, l'autre (qui l'a vengé) la superbe prestance d'un minotaure de Picasso vu de trois-quarts, un oeil de justicier... Bref personne ne la regrette longtemps sur son lit d'hosto sauf l'autre connard de torero qui la vaut bien... L'écrivain pleure beaucoup, tellement que ça en est énervant, on dirait Pierre Richard dans Les Compères, sauf que Pierre Richard était drôle. L'infirmier a vraiment le physique de l'emploi, tout mou. Mais bon l'histoire accroche et la fin me plaît. Les fins miraculeuses me plaisent toujours. J'ai aussi aimé le dialogue sur les missionnaires violeurs de bonnes soeurs ou pédophiles, comme dans la vie on choisit dessert ou fromage.

Le film muet intercalé est assez stupéfiant. Surtout la reconstitution du sexe de l'amante vue en géante : caoutchouc mousse et tampon-jex.

Dans la vie on prend toujours le mauvais chemin au bon moment. Dany Laferrière.